• mardi 30 août 2016, 20h30
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Pandora
Albert Lewin – 1951, USA, 2h05, VostFR

En décembre 2015, Videodrome 2 organisa une rétrospective sur le travail de Albert Lewin. Producteur lettré (chose rarissime) de Hollywood des années 20, il a décidé de s'affranchir des studios dans les années 40 et réalisa 6 films. La trajectoire, les films (splendides), tout concourt à envisager son oeuvre avec admiration, d'en considérer la singularité.
Nous rediffusons Pandora.

Voici ce que disait Jean Renoir à propos de Lewin :

Il y a des artistes inconscients et d'autres parfaitement conscients.
Les premiers ne sont ni inférieurs ni supérieurs aux seconds. Mais les seconds sont indispensables aux périodes de transition.
Albert Lewin est indispensable à notre époque.
Il sait que le temps du poète délirant et crachant son “moi” à la face d'un monde méprisé est révolu.
Il sait que le verbiage romantique sonne faux.
Il sait que le nationalisme de Luther, de Gutenberg et de Jeanne d'Arc ne correspond plus à la réalité géographique.
Il sait que les drapés de Bernini et les muscles de Michel-Ange n'amusent plus personne.
Il sait que le chapitre de l'histoire appelé “Renaissance” a dépassé le mot “Fin”.
Il sait que nous avons posé le pied dans un nouveau Moyen-Age. Il sait que les formules du XIXème siècle : Le Coeur Sur la Main, Un Drame Bien Charpenté, Ris-donc Paillasse, Le Mélodrame où Margot a pleuré... vont faire pleurer d'ennui... autant que le suspense, le strip-tease, Jenny ouvrière et la jeunesse délinquante.
Albert Lewin appartient au monde de demain. Ses films sont pour nos enfants. Nos parents ne peuvent pas les comprendre. Ses personnages, sortis des légendes éternelles, Faust, Dorian Gray, le Hollandais volant, ont secoué la poussière des magasins d'accessoires du boulevard du Crime. Etant éternels, ils ne peuvent se faner. Leur peau bien tendue sur une ossature plusieurs fois millénaire ne présente aucune trace de ride. A l'appel d'Albert Lewin, ils sont accourus. Avec le sorcier qui les a réveillés, à la manière du prince de “La belle au bois dormant, ils demandent seulement au spectateur d'avoir un peu de patience, de prendre le temps de les connaître, puis de les reconnaître, puis de se connaître lui-même sous les traits de ces vivants fantoches.

EXCUSEZ DU PEU !

 


Quatrième film de Lewin, Pandora est un forme de miracle. Pandora (Ava Gardner) fascine les hommes : un poète se suicide, un coureur automobile bousille sa bagnole, un matador défie la mort, mais l'homme sur le bateau dans la rade, le hollandais (James Mason) et elle vont partager un amour sans commune mesure.

La voix off est un peu pompeuse, le surréalisme est de pacotille, et l'amour fou fleure la naphtaline.
Mais la grâce de la mise en scène, la beauté (à couper le souffle) d'Ava Gardner, une alchimie étrange, font de ce film une sidération, une incantation à l'amour.

 


5€ la séance sans adhésion
4€ la séance avec adhésion
2€ pour les moins de 14 ans
2€ pour les séances jeune public

Adhésion annuelle à l'association
à partir de 5€

La carte 10 séances + adhésion annuelle
40€

Ouverture de la billetterie, 30 minutes avant le début de chaque séance