• LES RENCONTRES À L'ÉCHELLE 2015

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  • samedi 30 janvier 2016, 00h00
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LES RENCONTRES À L'ÉCHELLE 2015-2016
Un festival porté par les Bancs Publics du 4 novembre 2015 au 14 février 2016
 
Depuis dix ans, Les Rencontres à l'échelle réunissent au sein d'une programmation pluridisciplinaire des spectacles de danse et de théâtre, des performances, des lectures, des expositions et des concerts. Elles s'attachent à faire découvrir des écritures artistiques qui s'emparent des questions liées aux identités, aux parcours migratoires et aux héritages. A l'échelle d'artistes qui pour la plupart vivent sur les pourtours de la Méditerranée, elles témoignent de la vitalité de la jeune création qui s'y déploie au Nord et au Sud. Aux côtés des spectacles, des espaces de débats publics offrent des prolongements à ces questions.
 
Pour cette dixième édition, le festival se déploie dans différents lieux de la ville : montévidéo, La Criée Théâtre National de Marseille, le MuCEM, la Friche la Belle de Mai et le Cinéma Le Gyptis
 
Voir le programme complet
 

Crédits photos : Dalia Khamissy

LES SPECTACLES

 
Antigone of Shatila
Omar Abusaada / Syrie
Théâtre

Et si de la tragédie pouvait naître l'espoir ? C'est à la lumière de ce qu'elles ont vécu qu'Omar Abusaada a proposé à dix-sept refugiées syriennes au Liban de revisiter l'histoire d'Antigone. Sur le plateau, elles sont dix-sept à donner corps et âme au projet du metteur en scène. Deux mois durant, dans le camp de Chatila, elles se sont familiarisées avec le théâtre et l'œuvre de Sophocle. À toutes, la fille d'Œdipe est apparue comme une sœur. Comme elle, elles ont perdu un frère, un mari ou un fils. Comme elle, elles se sont élevées contre l'autorité et l'injustice. Avec beaucoup d'habileté, Omar Abusaada met en parallèle leurs parcours. Au texte originel se mêlent les drames personnels, documentant une situation que ne traduit aucun chiffre. Mais cette Antigone of Shatila vaut aussi par la force de ses interprètes, qui trouvent dans la pièce un nouveau souffle. À travers les âges et les continents, le courage d'Antigone continue de briller et, tel un phare, de percer le brouillard.


FRICHE BELLE DE MAI

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Le songe de Sonia - Сон Сонечки
Tatiana Frolova / Russie
Théâtre

C'est en adossant son théâtre documentaire à une nouvelle de Dostoïevski, Le songe d'un homme ridicule, que Tatiana Frolova aborde une question qui traverse le temps : le suicide. Sur le point de mettre fin à ses jours, un homme est rattrapé par le souvenir d'une petite fille qu'il a refusé d'aider. Il fait alors un rêve, dont il sortira à jamais bouleversé. Comment, dans notre monde contemporain, la mort peut-elle être préférée à la vie ? Pourquoi continue-t-elle de s'imposer à certains comme la seule issue possible ? N'est-ce pas le signe d'une civilisation dans l'impasse ? En écho au style de Dostoïevski qui combinait dans ses écrits fiction, éléments autobiographiques et chroniques journalistiques, la metteure en scène russe opère de mordants rapprochements. Sur le plateau, statistiques, témoignages et archives personnelles se mêlent aux mots du romancier. La trajectoire de son héros croise ainsi celles d'hommes et de femmes du 21e siècle, dans une polyphonie puissante et troublante. Un voyage au bout de la solitude et de l'isolement, qui interroge le processus de mise au ban et nous lance un appel. Le songe de Sonia, ou le rêve de Tatiana de voir un jour la valeur d'une vie humaine réhabilitée.

FRICHE BELLE DE MAI


En Route-Kaddish
David Geselson / France
Théâtre

Sur le coin d'un bureau, entre archives historiques et récits de famille, le comédien David Geselson trace une route plus ou moins fantasque dans la biographie de son grand-père. Parti de Lituanie en 1934, Yehouda Ben Porat rejoint la Palestine. En des temps qui voient l'avènement d'Hitler, il rêve d'un pays où les juifs pourraient vivre en paix. Il y croit dur comme fer, s'engage sur tous les fronts, des premiers kibboutz à la guerre. Mais le tour pris par l'Histoire fissurera ses espoirs. Très vite, l'enquête factuelle de David Geselson, irrésistible raconteur d'histoires, tourne à la quête existentielle. Sa vie, et plus particulièrement ses tribulations au Japon, s'invite dans la narration. Dans une zone qui cultive délibérément le flou entre fable et réalité, les trajectoires du grand-père et du petit-fils se croisent, se superposent ou s'opposent. Avec trois fois rien, nous voilà transportés de Lituanie en Israël, d'un appartement parisien vers une chambre d'hôtel à Tokyo. Dans ce truculent va-et-vient entre les époques et les continents, David Geselson et son comparse Elios Noël questionnent la mémoire, l'amour et l'engagement. Jusqu'où la poursuite d'un idéal peut-elle justifier nos actes ? En toile de fond apparaît bien sûr le conflit israélo-palestinien, dans sa complexité et sa douloureuse inscription dans la chair des hommes, qu'ils soient juifs ou arabes. Car si David Geselson ressuscite son grand-père sur scène, s'il le prie de s'expliquer sur ses choix, c'est aussi pour trouver les moyens d'accepter un héritage lourd à porter. Repasser par le passé pour entrevoir l'avenir. Continuer de faire route, à travers un théâtre qui soulève des questions politiques sans manichéisme, avec beaucoup de franchise, de pertinence et d'humanisme.

FRICHE BELLE DE MAI


81 AVENUE VICTOR HUGO
Olivier Coulon-Jablonka / France
Théâtre

Qui sont les « migrants » qui rallient l'Europe au péril de leur vie ? À quoi ressemble leur quotidien une fois le sol français atteint ? Olivier Coulon-Jablanka a croisé leur chemin, au 81 de l'avenue Victor Hugo d'Aubervilliers. Dans cet ancien Pôle Emploi occupé par quatre-vingts « sans-papiers », il a écouté, questionné et s'est vite convaincu de l'utilité de faire entendre l'histoire de ces hommes. Plutôt que de parler d'eux à la troisième personne du pluriel, il les a invités à monter sur scène et à faire usage du je. Ils sont huit à raconter l'exil, les raisons du départ, le prix à payer, l'espoir qui demeure malgré les épreuves et les désillusions. Ulysses des temps modernes, Mamadou, Inza et les autres retracent leur périple depuis la Côte d'Ivoire, le Burkina ou le Bangladesh, évoquant pudiquement les marches sous le soleil, les traversées sur les embarcations de fortune, les amis abandonnés au bord de la route. C'est avec un humour inattendu qu'ils pointent l'absurdité de la règle découverte à leur arrivée : pas de papiers sans emploi, pas d'emploi sans papiers. Pourtant, tous travaillent, au service de patrons aussi prompts à exploiter leur détresse que les passeurs. Par la fine entremise d'Olivier Coulon-Jablonka, qui trouve dans sa mise en scène la juste distance entre la réalité et sa représentation, ces « clandestins » sortent de l'ombre et nous éclairent d'une lumière profonde. Avec ce spectacle, ils jettent une édifiante bouteille à la mer, confiants dans la force d'un théâtre qui brise l'anonymat et rassemble.

FRICHE BELLE DE MAI


THESE SHOES ARE MADE FOR WALKING
Nancy Naous / Liban
Danse

Originaire du Liban, la chorégraphe Nancy Naous a vécu les événements du Printemps arabe intensément. Les espoirs soulevés, mais aussi l'escalade de violence qui s'en est suivie, le sang versé, les vies fauchées, les dérives généralisées. Une image l'a tout particulièrement marquée : le corps tendu, révolté des manifestants qui lui sont soudain apparus comme des danseurs de dabké. C'est en s'inspirant de cette danse traditionnelle orientale que Nancy Naous explore la résonance que la violence peut trouver dans nos corps. Débarrassés de leur folklore, combinés au vocabulaire contemporain, les mouvements du dabké – frappé des pieds, saut, vibration des épaules – composent un langage puissamment éloquent pour « dire » les soubresauts qui secouent le monde arabe. Sur les séquences électroniques qu'orchestre en direct le musicien Wael Koudaih, les deux figures de These shoes are made for walking donnent de leur personne pour dénoncer l'oppression et faire barrière à l'obscurantisme. Rester prostré sur un fauteuil ou continuer d'avancer ? Nancy Naous a choisi : les chaussures sont faites pour marcher.

LA CRIEE - Théâtre National de Marseille


SA PRIÈRE
Malika Djardi / France
Danse

Solo taillé dans une veine documentaire, Sa prière s'appuie sur une conversation entre Malika Djardi et sa mère. En voix off, Marie-Bernadette Philippon, devenue Aïcha Djardi, raconte sa conversion à l'Islam et sa pratique quotidienne de la religion. Sur le plateau, le corps de sa fille accueille sa parole, l'illustre, en prend le contre-pied ou s'en extrait tout à fait. Bien que foncièrement différentes, les trajectoires des deux femmes laissent entrevoir de surprenantes correspondances, qui tiennent du rituel, de l'engagement et de la croyance. Loin de vouloir opposer son monde à celui de sa mère, la jeune chorégraphe explore leurs communes interrogations face à ce qui nous transforme. À la prière d'Aïcha, Malika répond par une foi inébranlable en la danse. Faite d'énergie explosive et d'émotion savamment contenue, celle-ci électrise de bout en bout sa première pièce, intense et sensible. Le témoignage dansé d'une relation faite de liberté et d'affinités assumées.

MONTEVIDEO


FATMEH
Ali Chahrour / Liban
Danse

Fatmeh, Fatima en français. Le prénom de la fille du prophète Mahomet, inconsolable à la mort de son père. Mais aussi celui de la diva égyptienne Oum Kalsoum, dont la voix à la fois déchirante et réconfortante troue de part en part la pièce d'Ali Chahrour. Dans Fatmeh, il est en effet question de deuil, de lamentation, de l'expression publique du chagrin, de cette mélancolie constitutive des sociétés arabes et de la joie qui subsiste malgré tout. Pour convoquer sur scène ces émotions, le jeune chorégraphe libanais a choisi deux interprètes féminines non professionnelles. Deux présences spontanées pour « laisser surgir l'état sacré du corps lorsqu'il danse ». Entre gestes du quotidien et forces rituelles, acquis et inné, le mouvement explore une nouvelle voie. Dans le tourbillon de cette cérémonie réinventée, Ali Chahrour n'oublie pas le combat qu'il mène pour une danse contemporaine arabe. Un art qui, tout en affirmant son héritage culturel, interroge l'environnement dans lequel il se développe. Tantôt voilés, tantôt dévoilés, les corps d'Umama Hamido et Rania Rafei questionnent ainsi le visible et l'invisible, le permis et l'interdit. Qu'il soit religieux, social ou politique.

MONTEVIDEO

Lecture
Accattone
Thomas Gonzalez, Stanislas Nordey / France
Dimanche 8 novembre à 16h, tarifs : 8€ / 6€
MuCEM, auditorium Germaine Tillion
    
Rencontre - débat
Du migrant au réfugié ?
En partenariat avec la Fondation Abbé Pierre
Samedi 14 novembre à 18h, entrée libre
En direct sur Radio Grenouille 88.8FM
Friche la Belle de Mai, Restaurant Les Grandes Tables

Rencontre - débat
Artistes et opérateurs culturels face à la question de l'hospitalité
en public & en direct sur Radio Grenouille
Dimanche 15 novembre à 12h30 à l'heure du brunch entrée libre
Restaurant Les Grandes Tables, Friche la Belle de Mai
    

Cinéma - arts visuels
Mediterranea
Jonas Carpignano Italie - USA
mardi 17 novembre à 19h30
tarifs : 5,5€ / 4,5€ / 3,5€
durée : 1h47, VOST Fr
Cinéma Le Gyptis


Lecture-Rencontre
Notre quelque part
Nii Ayikwei Parkes & Sika Fakambi Bénin - France - Ghana - Royaume-Uni
Mercredi 18 novembre à 20h30,  tarif : 3€
Rencontre animée par Pascal Jourdana (La Marelle - l'action littéraire)
Montévidéo

Les Rencontres à l'échelle

Du 4 novembre au 14 février 2016

 

Première série du 4 au 26 novembre 2015

 

Tarifs de 8€ à 25€

Billetterie en ligne

 

Lieux:

La Friche Belle de Mai

Montévidéo

MuCEM

Cinéma le Gyptis

La Criée

 

Toutes les infos sur le site du festival

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