• LA FAIM DES APÔTRES

  • mercredi 15 mai 2013, 20h00
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La compagie Ilotopie vous propose une déambulation gustative pour douze acteurs à consommer.

 

Chaque jour nous mangeons sur le dos des autres, et le savoir est peut-être déjà un fortifiant (l'anorexie comme conscience?). Mange-t-on ce que l'on aime et ceux qu'on aime ? Dévore-t-on ce que l'on aime ? Le cannibalisme s'est déplacé et nous n'avons
pas fini la planète. La faim perdure et l'élimination de tous les apôtres n'est pas terminée.

 

Douze acteurs défilent très lentement, vêtus de victuailles, offrant aux passants une sorte de menu vivant. Les publics vont devenir doucement les invités d'une scène gustative qui évoque la consommation, la satiété, la malnutrition. Les spectateurs vont passer d'un acteur à l'autre, happant au passage une partie de leurs repas, pièce détachée d'homme, morceau séparé, ingrédient parfois arraché, échantillon cédé, hors-d'oeuvre et amuse-gueules, corps à corps apéritif. Une faim sans fin.

MERCREDI 15 MAI À 20H

 

GRATUIT - SANS RÉSERVATION

DURÉE : 1 HEURE

LIEU : SQUARE À L'ANGLE DE LA RUE HENRI LEROY ET DE L'AVENUE DU PORT

 

Le Citron Jaune (Centre National des Arts de la Rue), présente Rob Mulholland (Ecosse), sculpteur et artiste d'installations. Rendez-vous à 12h pour un apéro à la plage Napoléon et à 18h30 au Bois François à l'occasion du vernissage. 
Installations exposées en prévision des Envies Rhônements 2013.

Les Arts de la Rue comme baromètres de démocratie
La Folle Histoire des Arts de la Rue a été créée en 2008 à l'initiative de Karwan, avec le soutien du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Coïncidence, c'est à cette période que Marseille-Provence était sélectionnée capitale européenne de la culture.
Lors des deux éditions suivantes, 2010 et 2012, La Folle Histoire prenait sa pleine
dimension. En parallèle, Marseille-Provence montait en puissance et précisait son projet comme euroméditerranéen, envergure profilée à terme pour La Folle Histoire. Marseille-Provence 2013 a permis d'accélérer le processus et d'accéder à une Folle
Histoire plus ambitieuse, reflet du panorama de l'actualité des Arts de la Rue en Europe et en Méditerranée.

Inviter le public à parcourir pendant plus de quinze jours ce panorama mise sur le plaisir de partager avec lui nos découvertes artistiques : créations in situ, premières de compagnies européennes ou accès à des compagnies jamais venues en France. Une chance pour le public de découvrir sur ce territoire, creuset historique des Arts de la Rue, la diversité de ce champ artistique en pleine expansion qui fait du décalage, de la poésie et de l'impertinence, des critères de questionnement du quotidien.
Mais derrière ce plaisir, il y a le manifeste. Les Arts de la Rue sont pour moi des baromètres de démocratie. Leur gratuité, leur capacité de contextualisation, leurs interpellations du public et leurs enjeux avec les pouvoirs publics en font des arts qui témoignent de la vitalité, des limites – voire de l'absence – de démocratie des pays et villes où ils ont la possibilité de s'exprimer. A travers notre programmation, nous donnons aussi à lire une courbe sensible et vivante de ces états de démocratie : tel acte artistique, pertinent dans un pays, est impossible ou infondé dans l'autre ; telle compagnie ou manifestation que nous avons invitée cette année, existera-t-elle encore lors de la prochaine édition ?...


Vers une mondialisation à la façon de la world music
Dans le métissage des traditions, des styles et des genres induits par les différents
contextes politiques, les Arts de la Rue trouvent un nouveau souffle. Leur essor est
désormais impulsé à l'échelle internationale et chaque pays se les approprie à sa façon, suivant ses traditions de jeux artistiques confrontés à ses libertés d'expression dans l'espace public. Bien souvent, des formes d'expressions populaires y existaient déjà – dites ancestrales ou traditionnelles ; elles sont vives à renaître de leurs cendres et questionner les formes d'expressions contemporaines. Et vice versa.
Comme pour la World music dans les années 80, les Arts de la Rue s'acheminent vers une mondialisation régénératrice fondée sur le métissage de pratiques traditionnelles et d'esthétiques contemporaines de références souvent occidentales. Ce faisant, les Arts de la Rue ne sont pas seulement chahutés dans leurs formes esthétiques, mais dans leurs formes d'exposition à la démocratie. Or, ils adorent le chahut autant qu'être chahutés.


Anne GUIOT
Directrice de Karwan