• jeudi 17 mai 2012, 15h00

Dans le cadre du Printemps de l'art contemporain – A Vidéochroniques

On peut par exemple allé place de Lorette voir celle-ci.

« Si au sens strict le terme d'épuisement désigne une certaine manière d'agir consistant à vider quelque chose de son contenu ou de sa substance, il nous renvoie plus largement à l'idée d'explorer toutes les possibilités de ce qui s'offre à nous (de toute chose matérielle ou abstraite), d'exploiter l'intégralité de ses ressources, jusqu'au bout. Vient alors à l'esprit ce paradoxe : alors même qu'on évoque la consommation d'une chose jusqu'à sa disparition totale, on mesure l'immense quantité d'efforts, d'actions et de gestes qu'il peut être nécessaire d'accomplir pour parvenir à l'épuisement.

Une oeuvre de Jérémy Laffon donne de cette idée une représentation assez éloquente. Il s'agit d'une sculpture constituée d'une quantité innombrable de chewing-gum Hollywood qui, après avoir été soigneusement mâchés, ont été agglomérés jusqu'à former une boule volumineuse. L'œuvre porte clairement la trace du processus qui l'a fait naître, mais plus encore elle donne la mesure du temps et de l'énergie consacrés à produire la pièce – soit en l'occurrence à mâcher des chewing-gum – cristallisée en un corps solide d'un poids à peu près équivalent à celui de l'artiste. »