• Du jeudi 16 au vendredi 17 janvier 2014

À travers trois textes du Britannique Martin Crimp, Face au mur évoque l'enfermement des sociétés marquées par l'obsession de la sécurité et la peur fantasmatique de l'Autre.

 

Dramaturge de la dérision, Martin Crimp s'affirme ces dernières années comme l'un des plus brillants auteurs du théâtre européen. Ses trois pièces courtes, Ciel bleu ciel (Whole blue sky), Face au mur (Face to the wall), et Tout va mieux (Fewer Emergencies), sont des projets singuliers qui nous entraînent dans les dédales d'un inquiétant univers urbain. Suite à un travail de mise en espace sur les textes Face au mur et Tout va mieux, Hubert Colas commande à Martin Crimp un troisième texte Ciel bleu ciel pour former cette trilogie.

 

« Cela part de rien. Il y a des êtres. Ils sont simplement là. Attendent-ils ou bien savent-ils quelque chose ? Quelque chose qu'ils vont nous révéler, nous apprendre, parce qu'ils sont là, devant nous, sans être des personnages. Il faut quatre acteurs nous dit l'auteur, 1 2 3 4. Ils viennent face à nous avec des mots simples mais très vite saisissants. Un reflet du monde nous parvient. Ce qu'ils disent, ce qu'ils décrivent, est comme là, sous nos yeux, une mémoire vivante de ce qui nous entoure dans les sociétés occidentales; le calme semble-t-il...

Et puis, tout à côté, ou peut-être même chez nous, tout vacille. L'effroyable au milieu du calme et du banal, arrive et nous frappe ou frappe des innocents, nos proches. Il nous vient alors des images, on se souvient des actes commis dans des lieux publics, une mairie, une école, comme dans Face au mur où l'effroi et la violence entrent dans une banale salle de classe et sèment la terreur. C'est chez nous, dans nos quartiers, dans nos rues, dans nos maisons, que la terreur peut entrer à tout moment. « À l'abri de rien » pourrait être le sous-titre de ces trois pièces courtes. Sortant du théâtre, on nous apprend que pendant que nous étions bien assis confortablement sur nos fauteuils, à deux pas, des êtres sont blessés, peut-être morts. Ces trois textes nous rappellent avec légèreté, humour et une violence froide que le confort, où le plus grand nombre d'entre nous se repose, nous fait oublier toute une partie du monde. A tout moment, elle peut surgir face à nous, exprimant par n'importe quel moyen son désir de vivre. Exprimant peut-être par l'horreur, l'espoir d'une identité retrouvée. Si ces actes ne sont pas justifiables, rien ne justifie non plus que nos sociétés modernes ne recherchent pas, par de nouveaux chemins, une plus grande humanité entre les êtres. »

Hubert Colas

Du jeudi 16 au vendredi 17 janvier de 20H30 à 21H50 au Grand Plateau de La Friche Belle de Mai

 

TARIFS:

Plein : 12€

Réduit : 8€

 

Durée: 1h20