• jeudi 25 août 2016, 18h30
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Vernissage "13", Ken Sortais

« 13 » est le titre de la résidence de Ken Sortais à Marseille en juillet-août 2016, et de l'exposition qui aura lieu à l'issue de celle-ci sur invitation de la Straat galerie du 26 août au 29 octobre 2016.
Ce projet s'inscrit dans la continuité de « 93 », exposition présentée à la Straat galerie en septembre 2014, à travers un travail d'installation associant la sculpture et l'empreinte.

Exposition dans le cadre de la Rentrée de l'Art Contemporain à l'occasion d'Art-O-Rama et de Paréïdolie.

"Une visite au cimetière du Père-Lachaise à Paris ajoute une année de vie à ses visiteurs et les pyramides d'Egypte dévisagent d'en haut le temps lui-même". Si j'en crois cette citation de J.G Ballard tirée de la foire aux atrocités (1969), mon récent projet d'exposition "Sheta" (octobre 2015) m'aurait donc accordé plusieurs dizaines d'années de vie supplémentaires. Car je travaille dans les cimetières, mais aussi autour des églises, dans la rue et les parcs de Paris ou d'ailleurs, je recouvre et "empreinte" la ville qui me défie de m'en approprier ses formes disponibles. Ma démarche sculpturale actuelle n'est pas sans rappeler le musicien Marsyas qu'Apollon dépouilla de sa peau puis suspendit à une branche ainsi transformée en outre animée. Je ne me suis pas encore occupé d'Apollon mais je sais déjà où le trouver, qu'il reste sur ses gardes. Néanmoins, ses comparses Pérsée, Atlas et Héracles figurent dans la liste non exhaustive de mon tableau de chasse.

Le moulage furtif est illégal. Dans ce contexte, ma démarche s'articule en dehors des lois reçues, des usages et des conventions. J'agis de jour comme de nuit. La cible détermine la forme de l'action, le jeu est stratégique, je me fonds dans la masse, je ruse aux aguets, je me déguise pour mieux duper, aiguise ma répartie en cas de mauvaises surprises.

Ce temps de travail, performatif et théâtral, constitue la première étape dans la genèse de mes œuvres. La deuxième étape concerne la mutation de la matière prélevée, dans l'espace de l'atelier. D'expérimentation en sérendipité, je gonfle, j'étire, je moule et je suspends, confronte et détourne les formes symboliques que je me suis attribuées.

Cette pratique sculpturale est associée à la peinture et à la photographie dans les installations exacerbées que je propose. Mes œuvres cohabitent pour créer des fictions imprégnées de mes références mythologiques, littéraires et cinématographiques, restituant dans le même temps les fragments de mes expériences personnelles associés à une vision plus globale de l'histoire. Un rite funéraire égyptien, la marche d'un saint décapité, le langage alchimique des bas-reliefs d'une cathédrale ou l'incarnation du démon dans une voiture de sport, les mises en scènes que je coordonne immerge le spectateur dans des univers incertains mais familiers, maintenant une ambivalence permanente entre le réel et l'illusion, le dit et le tacite, le visible et le caché." KS