RAYAHZONE

Rayahzone est la première création commune des frères Thabet, Ali et Hèdi, rompus aux arts du cirque dès leur plus jeune âge, dont l'un, amputé d'une jambe suite à une maladie, s'est, depuis, révélé être un fabuleux danseur. Rien d'étonnant, donc, que ce spectacle s'attache aux questions de l'altérité et de l'équilibre.

C'est dans une cour intérieure, usée par le temps, qu'on imagine nichée au cœur d'une médina, que les hommes vont se croiser : trois acrobates, puis cinq chanteurs tunisiens surgissent un à un, engageant la litanie lancinante de la musique soufie. Alors, danse et musique vont flirter avec la transe... Trois hommes, trois entités – la mort, la folie et la raison –, trois boules de feu inondent la scène et jouent sans complexe de la verticalité comme de l'horizontalité. Les courants se mêlent à une ivresse spirituelle pour un voyage dans l'univers large des désirs et du sacré, mais aussi dans la zone plus rugueuse et cloisonnée de nos luttes intérieures : une célébration de la vie. De la vie et de rien d'autre...

EXTRAITS DE PRESSE

« Avec le danseur Lionel About, les Thabet s'offrent un élixir musical puissant pour exploser les barrières du rationnel. Au-delà du convenu, une certaine idée du courage et de la prouesse en danse.”

Rosita Boisseau, LE MONDE, 9 mars 2012

« Une immense liberté de ton, dans la gestuelles, les textes et la musique. On est plongé au coeur d'un quartier populaire avec des rideaux de fer qui s'ouvrent et se ferment pour rythmer le quotidien. Dans une cour peu proprette, des hommes échangent, se mêlent, se battent. Ils s'élèvent aussi pout dominer leur présent, faisant des toits des chemins de fortune. Pièce d'équilibre dans tous les sens du terme, Rayahzone opère des trouées parfois violentes dans la banalité. Un masque fait d'un crâne de chameau donne du gigantisme au tableau, effraction ancestrale dans une modernité affirmée. C'est aussi bourré de tendresse, comme lorsque Ali se couche au côté de son frère, abandonné, qui ne répond plus.

Ailleurs, un homme seul sourit avant que la communauté de chanteurs ne vienne régulièrement y réinjecter du désir, du rythme, du plaisir d'être ensemble."

Marie-Christine Vernay, LIBERATION, 9 mars 2012